LES FRONTAGES

De même que les Québécois, les anglophones en Amérique du Nord, utilisent ce terme venu du français : le mot frontage joue en fait un rôle important dans le vocabulaire de l’urbanisme aux USA, où il désigne vraiment l’espace de bord de rue, tant privé que public, qui s’étend devant un riverain :


front·age pronunciation : ‘fr&n-tij’
1 : a piece of land that lies adjacent (as to a street or the ocean)
2 : the land between the front of a building and the street
3 : the length of a frontage
Merriam-Webster’s Dictionary of Law, © 1996 Merriam-Webster, Inc.


Ce terme « frontage », découvert par hasard à l’occasion de cette recherche terminologique, nous paraît à l’analyse correspondre très exactement à la notion spatiale que nous cherchons à nommer. Nous proposons donc d’y consacrer notre attention.


Quelques éléments concernant les frontages aux États-Unis

L’urbanisme nord-américain utilise largement cette notion, et le mouvement des New Urbanists a fait des frontages une de ses notions clé, qu’ils définissent et développent très clairement en distinguant frontages privés et frontages publics, de part et d’autre de la ligne de frontage, définitions, Source :www.smartcodecentral.org available from New Urban News - également des extraits du glossaire du Code de la City of Bothell, près de Seattle, WA (en anglais : Public Frontage, Private Frontage, Frontage Line). dont on peut proposer la traduction suivante en français :

« Un frontage est formé par :
- le terrain privé situé entre la limite de propriété et la façade du bâtiment en retrait tournée vers la rue ;
- les éléments de cette façade jusqu’à la hauteur du 2e étage ;
- les entrées orientées vers la rue ;
- une combinaison d’éléments architecturaux tels que clôtures, perrons, vérandas et galeries d’entrée …

Ces éléments ont une influence sur les conduites sociales dans l’espace public ».
- frontage public
Un frontage public est la surface du domaine public de voirie comprise entre le caniveau de la chaussée et la limite du trottoir côté riverains. Il comprend le trottoir, les arbres de rue, les lampadaires, les mobiliers urbains, et éventuellement des bandes de terrain plantées.
Le frontage public est cette partie cruciale de la rue, où les piétons circulent et accèdent aux propriétés et aux bâtiments riverains ; ils constituent un des principaux éléments de l’espace public ; c’est là que les gens se mêlent les uns aux autres, conversent, jouent, mangent… C’est une composante importante non seulement du système de déplacement, mais aussi du tissu social.

- ligne de frontage
La ligne de frontage est la limite d’une propriété privée qui la sépare du domaine public de voirie. (Nous l’appelons en France « l’alignement ».)


Une illustration de la notion de frontage :
les frontages publics et privés d’une rue du type de celles de Fribourg.
photo soulier_dessin
1 = frontage privé
2 = frontage public
Comme on le constate à l’occasion de ces quelques exemples, les frontages dans les rues des villes peuvent prendre des formes spatiales, sociales et juridiques très variées. Certains de ces frontages sont vastes, et permanents. D’autres sont exigus et éphémères. Les façades changent, les styles de vie aussi, et il revient à ces deuxièmes chantiers des riverains, notamment à ces pots fragiles, à ces plantes périssables, à ces vélos et à ces mobiliers sans cesse renouvelés, de demeurer. Si on veille à les respecter, ces frontages constituent bien une interface fertile entre les riverains et les passants, et sont un élément clef de la vie urbaine.




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